Nouveau souffle chez Portes Milette

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« Un jour, j’ai vu l’image de deux personnes, réalisant le même travail. » se rappelle Sophie Milette, coprésidente de Portes Milette. « Les deux cassaient des pierres, mais l’un semblait heureux, l’autre malheureux. Quand on demandait au personnage malheureux ce qu’il faisait, il répondait qu’il cassait des pierres. Celui qui était heureux l’était parce qu’il construisait des cathédrales. Je me suis dit, « C’est ça, c’est exactement ça que je veux faire. Donner du sens. » 

De fait, les employés de Portes Milette construisent des pièces de cathédrales modernes. Les magnifiques portes de bois fabriquées sur mesure par l’entreprise, se retrouvent à travers le Canada et sur la côte est des États-Unis, dans des condos de luxe et des édifices d’envergure. Pour implanter sa philosophie d’entreprise, Sophie Milette a entrepris il y a trois ans, lors de son arrivée à la direction, un virage qui porte indéniablement la marque de son orientation ressources humaines. La bachelière de l’Université de Montréal en relations industrielles apporte ainsi sa touche à l’entreprise fondée par ses parents en 1967. 


L’entreprise de Saint-Boniface s’est vite spécialisée en fabrication de portes de bois. Elle connaît une croissance appréciable depuis sa fondation mais a connu deux phases particulièrement intenses. La première aura suivi l’obtention d’un contrat de Home Depot qui aura permis à l’entreprise de se retrouver dans tous les magasins de l’enseigne en Ontario ensuite au Québec et finalement d’Est en Ouest à travers le Canada. La seconde aura été le partenariat avec PBI, distributeur sur le marché américain, lui ouvrant grandes les portes des États-Unis. 


Cette nouvelle entente de partenariat aura obligé l’entreprise à revoir en profondeur toute l’organisation de son usine et du travail. « Jusque-là, nous fabriquions des lots de portes semblables. Ce client nous a amené à agrandir considérablement notre zone de confort, car nous fabriquons maintenant un bon volume de portes sur mesure pour lui. Nous avons revu notre mission pour y intégrer la notion de flexibilité à celle qui faisait déjà notre marque de commerce, la fiabilité, et nous avons géré le changement! »


Fermant l’usine deux fois l’an, le temps d’un après-midi, les dirigeants déposent aux employés le bilan des derniers mois et exposent ce qui s’en vient, le tout avec une bonne dose de créativité. À l’an un du virage, la rencontre a lieu sous le thème « ensemble dans le changement ». Chaque employé reçoit un ruban à mesurer, symbolique de la prise de conscience de l’avant-après.  À l’an deux, marquée par le mot d’ordre « ensemble dans l’action », les employés reçoivent une tuque aux couleurs de l’entreprise avec le mot d’ordre d’attacher sa tuque parce que les choses vont changer rapidement. Puis cette année, sous le thème « 2020 engagés dans l’action » les employés ont reçu une lampe de poche, supporté par l’image qu’une personne engagée est fiable, rassurante, inspirante, lumineuse. 


En parallèle, on revoit tous les processus internes à l’aide de l’approche Kaizen. La culture du « lean manufacturing » est en plein développement par de la formation sur les méthodes d’amélioration continue et l’implication de tous. Le virage s’effectue en profondeur, et les dirigeants peuvent compter sur l’appui du ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI) pour les aider grâce au Programme PME en action maintenant administré par Investissement Québec. Cette aide financière non remboursable qui vise, entre autres, à supporter les entreprises dans l’amélioration de leur compétitivité, aura permis à Portes Milette d’être accompagné par des experts dans certaines facettes de l’opération de changement. 


Si le but ultime est d’optimiser les processus d’affaires, comme dans toute entreprise, l’objectif de Sophie Milette est bien plus ambitieux. « Nos employés nous ont choisis pour gagner et partager leur vie. Nous sommes extrêmement privilégiés et nous avons une grande responsabilité envers eux. Je veux faire une différence auprès de l’humain. Je veux que chacun donne le meilleur de soi-même dans les circonstances. Mais ce n’est pas à sens unique. Nous aussi on s’engage à leur donner toujours le meilleur de nous-mêmes en contrepartie. À améliorer les circonstances, l’environnement dans lequel ils évoluent. »


Sur ces bases, elle a également revu les méthodes d’évaluation de l’entreprise. Reconnaissant que les employés ne contrôlent pas les circonstances, mais contrôlent en contrepartie leur attitude, l’entreprise traduit chaque valeur de l’entreprise en comportements et attitudes attendues. « Cette façon de faire a provoqué de belles prises de conscience chez certains. Mais surtout, tout cela fait du sens. Et on est beaucoup plus efficaces quand les choses en ont. »


Efficaces, certes, mais surtout solides. Et c’est bien là ce que souhaite Sophie Milette. Elle qui représente la deuxième génération de dirigeants veut, au-delà de tout, que l’entreprise soit pérenne, à l’image des cathédrales qui, justement, lui ont servi d’inspiration de départ. Brique par brique, elle a mis ces dernières années en place les fondations nécessaires à ce travail. Et il y a fort à parier que son ouvrage touchera un jour le ciel.   


Pour en savoir plus sur le Programme PME en action maintenant administré par Investissement Québec : https://www.economie.gouv.qc.ca/bibliotheques/programmes/aide-financiere/programme-pme-en-action/

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